S’il s’est illustré ces dernières années dans le registre historique (Bughaled Breizh, Beate et Serge Klarsfeld…), Pascal Bresson est aussi reconnu pour ses adaptations (Entre ciel et terre de Hervé Baslé et Elle s’appelait Sarah, de Tatiana de Rosnay). Accompagné de la très prometteuse Ilaria Tebaldini, il livre cette fois-ci une adaptation fidèle du best-seller de David Foenkinos…
Pascal, comment t'est venue l'idée d'adapter ce roman ?
Pascal : En 2018, pour les éditions Marabulles, j’ai adapté en roman graphique le best-seller de Tatiana de Rosnay : Elle s’appelait Sarah. Ça été un véritable succès en libraire. David Foenkinos, ami de Tatiana, a découvert cette adaptation et l’a beaucoup appréciée, selon les dires de l’auteure du roman. En 2019, au salon du livre de Boulogne-Billancourt, nous nous sommes retrouvés ensemble pour dédicacer nos ouvrages et nous avons ainsi pu prendre le temps d’échanger. Connaissant bien mon travail, David m’a demandé d’adapter son roman Le Mystère Henri Pick. C’est aussi simple que ça.
Est-ce que David Foenkinos a été impliqué dans l'écriture ? A-t-il suivi la création ?
Pascal : Oui, David s’est impliqué tant sur le texte que sur le dessin. On s’est revus il y a quelques mois, il était très content du résultat. J’étais très fier, car j’aime beaucoup ses romans et je voulais vraiment être fidèle à son œuvre. On s’écrit souvent et les retours sont à chaque fois positifs.
As-tu pris des libertés vis-à-vis du roman d'origine ?
Pascal : Oui, mais très peu, en réalité. Évidemment, j’ai réécrit le roman selon les codes de la bande dessinée mais j’ai également supprimé quelques scènes érotiques qui ne me semblaient pas essentielles à cette belle histoire. Mais le plus important, pour moi, était de respecter fidèlement l’œuvre originale. Je pense que David peut être content.
Comment s'est passée la collaboration avec Ilaria ?
Pascal : Je ne connaissais pas Ilaria avant de travailler avec elle. Et pour le moment, Ilaria habitant en Italie, nous travaillons seulement via Internet. J’ai hâte de pouvoir la rencontrer ! Mais je trouve son travail graphique fabuleux. Son trait est tendre, élégant, poétique et ses couleurs sont douces. Je suis vraiment fan du résultat, c’est une dessinatrice talentueuse qui ira loin. à suivre !
Ilaria, c'est ta première bande dessinée ? Comment en es-tu venue à travailler sur ce projet ?
Ilaria : Oui, c'est ma première bande dessinée. Quand j’ai terminé mes études, j’ai eu envie de faire publier mon premier projet. J'ai donc contacté des éditeurs, dont la Boîte à Bulles. Finalement, mon projet n’a pas été retenu mais mon dessin a dû leur plaire puisqu’ils m’ont proposé de travailler sur ce projet.
Étant italienne, connaissais-tu Le Mystère Henri Pick avant de travailler sur cette adaptation ?
Ilaria : Malheureusement, non. Mais j’ai eu la chance de le découvrir en travaillant sur cette adaptation. C’est un livre qui m'a captivée tout au long de sa lecture !
D'ailleurs comment t'es-tu imprégnée de l'ambiance bretonne qui caractérise toute cette histoire ?
Ilaria : L'atmosphère y semble fascinante. Étant Milanaise, je vis loin et connais donc peu la Bretagne. Pourtant, en dessinant ses villages et paysages, j'ai un peu l'impression d'être dans un lieu qui m'est familier. Cela ressemble à ces petites villes dans les montagnes d'Italie, dans les Alpes, mais avec la mer en plus.
J'aime l'aspect sauvage du paysage et les petites maisons en pierre caractéristiques. En tant qu'illustratrice, je n'aurais pas pu rêver d'un cadre plus intrigant pour une histoire.
As-tu des projets pour la suite ?
Ilaria : Pour le moment, non. Mais J’espère pouvoir travailler sur d’autres projets du même genre et continuer à progresser dans mon art !
Pascal, Ilaria, cette histoire met en scène pas mal de personnage assez hauts en couleur. Y en a-t-il un.e auquel.le vous vous identifiez plus que les autres ?
Pascal : J’aime le personnage de Frédéric Koskas. En tant qu’auteur, on peut facilement s’identifier à lui. Dans le livre, c'est celui qui nous ouvre les portes de l’univers éditorial, celui par qui on découvre un monde parfois impitoyable.
Ilaria : Je ne sais pas si je m’identifie complètement à l’un des personnages du Mystère Henri Pick. Pour autant, je dois dire que lors de ma lecture, je me suis un peu reconnue dans le personnage de Fred. Particulièrement dans sa peur de l’échec et de perdre tout ce qu’il aime.