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Il serait impossible d'être mère de famille et de travailler dans l'humanitaire ? Depuis une quinzaine d’années, Justine Piquemal s'attache à prouver le contraire !

Scénario : Léa Ducré, Benjamin Hoguet
Dessin : Paul Gros

Témoignages - Documentaires
1 volume paru
histoires indépendantes

La presse en parle ...

 
 

Justine est une humanitaire passionnée. Depuis sa première mission en Afghanistan en 2005, être sur le terrain, c'est un peu son obsession. Mère de quatre enfants, elle bat en brèche l'idée - qu'on lui a souvent opposée - selon laquelle les mères ne pourraient pas faire carrière dans l'humanitaire… Pour autant, elle ne nie pas les acrobaties qu'elle doit faire pour concilier missions à l'étranger et vie de famille.
Entre les urgences du terrain – construire des puits, acheminer des vivres, négocier avec des chefs de guerre – et celles liées à sa famille restée en France – trouver le document d'assurance maladie, expliquer comment fonctionne la télécommande – le décalage donne lieu à de nombreuses situations cocasses. Heureusement, Justine peut compter sur son mari et son ex-mari, pères de ses quatre enfants, qui sont amis et habitent dans la même rue.
Au-delà du rocambolesque des situations, le récit met en lumière les moments de doute de Justine : ceux d'une femme qui, du fait de sa passion, s'éloigne des canons de la mère idéale et qui, parfois,  n'est pas aussi présente pour ses enfants qu'elle aimerait l'être - surtout dans les petits moments clés de leur vie (anniversaires, rentrée des classes, première dent perdue...).
Sur la base de son témoignage, Léa Ducré et Benjamin Hoguet mettent en scène le quotidien de cette femme pugnace, dynamique, pleine d'humour et qui a voulu adresser là une lettre d'amour à la fois à son métier et à sa famille.

Liste des éditions

Les mères de famille ne font pas d'humanitaire

Les mères de famille ne font pas d'humanitaire

23 août 2023
96 pages - 19.0 x 26,5 cm - Couleur
EAN 9782849534656
19,00 €


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Quand Justine Piquemal a voulu s’inscrire dans un cursus
« humanitaire », il lui a été répondu que c’était inenvisageable pour elle car elle avait déjà un enfant. Depuis, Justine démontre que l’on peut être la mère épanouie de quatre enfants et barouder aux quatre coins de la planète. 

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Justine, pourquoi avoir eu envie que ton expérience soit racontée en BD ?

Justine : Être mère est un métier à temps plein avec des contraintes quotidiennes. Mais lorsque tu y ajoutes le métier d’humanitaire, les gens ne comprennent pas. Il est nécessaire de faire savoir qu’on peut être une mère (bonne sûrement) et une humanitaire. Qu’on peut parcourir le monde et suivre nos enfants. Que le monde doit changer de regard sur nous, on ne les abandonne pas, on n’est pas de mauvaises mères… c’est une passion, ce sont des passions…

Benjamin et Léa, comment avez-vous travaillé pour recueillir le témoignage de Justine ?

Benjamin et Léa : Nous avons vu Justine à plusieurs reprises et sur une période de temps relativement longue. Nous sommes allés la rencontrer chez elle à Courthézon avec toute sa famille, où nous avons fait la connaissance de Lilio, Loutsi, Aloïs, Léon, ses enfants, et de Tomas et Paul, leurs papas. Puis nous sommes venus la voir en région parisienne, dans son bureau ou à la terrasse d’un café.

Il était important pour nous de lui donner l’opportunité de nous parler librement et sur la durée, en faisant parfois des digressions car ce sont ces digressions précisément qui ont constitué l’essentiel de notre matière première pour l’écriture de la bande-dessinée.

Le fait de pouvoir la suivre sur deux années a été très précieux car, au fil des mois et des anniversaires des enfants, elle nous a raconté ce qui la traversait. Et pour nous, il était fondamental de pouvoir raconter ce que c’est que d’être mère humanitaire avec des enfants qui grandissent et qui évoluent dans leur relation à leurs parents.

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Benjamin et Léa, pourquoi avoir choisi cette forme de gags / histoires courtes, plus portrait que bio ?

Benjamin et Léa : Ce qui nous a particulièrement touchés dans l’histoire de Justine, c’était sa façon de la raconter : son humour envers et contre tout. Son rire qui surgit et apaise les tensions. Cette générosité face à l’imprévisible.

Il nous est apparu comme une évidence que le meilleur format pour rendre cela palpable pour le spectateur était la chronique. C’est une forme qui permet de rendre ce qui fait la difficulté d’une vie de mère humanitaire. Justine y  raconte son quotidien, les petits bobos, les gros coups durs. Et le temps qui passe. C’est aussi une forme où l’humour prime sur le drame.

C’est bien sûr quelque chose dont on a discuté avec 
Justine, qui est très adepte de cette forme-là en BD, et qui a accueilli cette proposition avec enthousiasme !

Paul, cela n’a pas été trop compliqué de donner vie à des gens réels, y compris des enfants ? As-tu cherché à ce qu’ils ressemblent à leurs modèles ou as-tu pris des libertés ?

Paul : Je les ai avant tout abordés comme les personnages d’un récit. Bien qu’ayant pu échanger avec 
Justine à quelques reprises (visio, téléphone ou mail), la découverte des protagonistes s’est principalement faite au travers du scénario de Léa et Benjamin. Les dialogues que ceux-ci ont rédigés dessinent également des identités avec beaucoup d’efficacité. 

Ma démarche a donc été de garder en mémoire des informations données de vive voix par Justine et de les intégrer aux personnages prenant vie à travers les mots de Léa et Benjamin. Dans le contexte d’une bande dessinée, ce sont essentiellement les actions et les propos des personnages qui leur donnent leur consistance. 

Il en va de même pour l’aspect physique. Si mon point de départ est bien des photographies, il m’importe avant tout de proposer un traitement en phase avec ce que les personnages accomplissent et ce qu’ils sont au sein du récit. 

Un album est finalement un espace narratif assez court. Il faut donc que le lecteur puisse rapidement saisir des caractères. En ce sens, le traitement des personnages peut parfois flirter avec la caricature. Mais le potentiel narratif d’un personnage est tout aussi important. C’est-à-dire qu’il doit graphiquement être adapté à ce que le scénario attend de lui. Il ne faudrait pas « fixer » un personnage dans une attitude qui se heurterait à une action au lieu de l’accompagner. Pour toutes ces raisons, mes personnages sont peut-être davantage des (re)compositions, liées au contexte d’un album, que des répliques exactes de Justine et sa famille...

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 Justine, trouves-tu au final que cette BD te ressemble ?

Justine : Elle ressemble à ma famille et à mon métier, oui !